La coopérative de femmes COPAFO

Publié le par terre-de-femmes.over-blog.com

Difficile à trouver. Le panneau est nonchalamment appuyé sur le mur de côté de la maison qui abrite la coopérative. Les gens ne connaissent pas l'endroit. Je le repère grâce aux tissus pendus qui apparaissent à travers les vitres.

Pourtant, la coopérative est un centre de formation, pour jeunes filles. Y travaillent et enseignent 15 femmes, salariées permanentes, et la coopérative a accueilli jusqu'à 50 personnes.

A l'origine, ces 15 femmes, qui menaient leur activité dans le cadre de centres sociaux  de divers quartiers. Elles ont été amenées à créer un groupement pour développer leur activité de manière autonome. Elles ont reçu au départ une aide d'une canadienne pour la construction de leur bâtiment. L'activité a démarré en 1984. Les formations du centre sont reconnues et validées par un diplôme. Les jeunes filles formées sont à leur tour accompagnées à la création de groupements pour monter leur propre activité.

 

COPAFO-Atelier-couture.JPG


Aujourd'hui, l'activité de production est faible, malgré la qualité des produits. Car ils ne se vendent pas... cela semble être le problème majeur de ces coopératives.

La rémunération des femmes dépend de leurs ventes. La coopérative est autonome. Elle peut être mise à disposition des femmes pour des commandes personnelles. En échange, un pourcentage (20%) est reversé à la coopérative pour le fonctionnement. Les fournitures et matières premières sont apportées par les femmes. Une femme peut gagner jusqu'à 50 000 FCFA (76€) sur un « bon mois ». Elle gagnera 25 000 FCFA un « mauvais mois », auxquels il faut déduire les 20% de reversion à la coopérative et le coût de revient du produits. Il doit sans doute leur rester au bout du compte la moitié en revenu net. La marge est faible.

 

Une quinzaine de jeunes filles sont actuellement en formation, pour un cursus de 3 ans, sur des activités de tissage, teinture, batiks et couture.

Les tisseuses sont reléguées dans une pièce sombre qui ressemble à un débarras, encombrée entre autres de métiers à tisser qui ne fonctionnent plus, faute d'activité.

Dans une autre pièce se trouvent les préparatrices des batiks. Toute une technique, qui demande de la patience, et de l'ingéniosité pour imaginer le résultat final.

Les 2 autres pièces du rez de chaussée servent de boutique et de vestiaire... dans l'attente des chalands.

A l'étage, la pièce des couturières. Elles sont plus nombreuse, l'ambiance est plus animée. 3 sont en train de coudre pour des commandes, la 4ème se repose sur une natte. Elles m'invitent à partager leur repas à midi : riz gras - chou – poisson. Un grand plat pour l'ensemble. Les apprenties mangent de leur côté.

 

Les femmes travaillent de 8 heures à 14 heures. L'après-midi, c'est le cours d'alphabétisation. Elles y sont très assidues. Pas une ne manque. Le cours commence par l'hymne national. Un beau chant et un beau texte, avec du contenu. A côté, notre marseillaise ne vaut pas grand chose. J'assiste au cours de calcul : au progr

COPAFO-Cours-calcul.JPG

amme du jour, additions et soustractions. Il faut 2 heures pour faire 2 additions et 2 soustractions. Je me prête au jeu de l'ardoise. La professeure me dit : « c'est juste, mais c'est calculé à la française ! ». En effet. J'apprends leur mode de calcul pour la soustraction, et comment faire « la preuve ».

 


Merci à Alizeta, Georgette, Pauline, Rosalie, madame la professeure et les autres femmes de la coopérative pour leur accueil chaleureux.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
<br /> Merci de nous donner autant de détails, c'est très visuel et je t'imagine volontiers toi la nassara au milieu de tout ce petit monde.<br /> Je suis preneuse et sans doute beaucoup d'autres de photos!!!<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> Bonjour Sabine, contente de te savoir bien arrivée :), j'attendais avec impatience un article sur ton blog. Peut-on aussi te contacter par mail ?<br /> Pourquoi les produits de la coopérative ne se vendent-ils pas ? Quel est le circuit pour la vente (j'imagine qu'il y a peu de vente en local ?)?<br /> Dans l'attente de la suite, je t'envoie un peu de froid de Toulouse contre ta chaleur Africaine et le plein de pensées amicales.<br /> <br /> <br />
Répondre