Le nombril du monde
Cusco, octobre-novembre 2012
CUSCO...
...une ville et une région historique, réputées pour la splendeur de leurs églises baroques de style hispano-andin.
Pour convertir les indigènes, les ordres religieux ont trouvé l'idée de faire passer leur message par l'art et notamment la peinture. Ils ont ainsi formé des artistes à réaliser les tableaux de la vie des saints et des saintes, des scènes religieuses phares.
Les artistes andins ont quelque peu adapté les peintures à leurs propres styles et croyances. Ainsi, la vierge Marie est peinte avec un grand manteau qui fait penser aux manteaux des reines espagnoles de l'époque... avec un petit détail personnalisé : le manteau a une forme conique, qui représente l'Apus, la montagne, symbole de la terre-mère chez les andins (les incas à l'époque).
De même, les tableaux qui représente la Cène, dernier repas de Jésus avec ses apôtres, apportent un détail truculent : au menu, non pas le pain mais … un « cuy », le fameux cochon d'inde dont raffolent les habitants des Andes, que l'on sert au moment des fêtes et des cérémonies.
Les tableaux sont imagés et très colorés, autant que les couvertures tissées par les femmes andines qui leur servent tant à porter leurs bébés qu'à transporter toutes sortes de marchandises.
D'autres tableaux représentent la vierge allaitante, qui donne généreusement son sein à Jésus.
C'est ainsi qu'est née l'école cusquénienne de peinture.
Dans les églises de Cusco, il y a toutes sortes de vierges (de los lagrimas, de la caridad, de los peregrinos, de la merced...). La cathédrale héberge un Jésus en Croix noir, le Christ des tremblements, qui est censé protéger des tremblements de terre.
Aux croyances ancestrales sont en effet associés des saints et diverses vierges, chargés de protéger les villes et villages, qui sont fêtés en grande pompe pendant plusieurs jours chaque année. Il faut dire que les andins aiment faire la fête, tout est prétexte à jouer de la musique, danser et lancer des pétards.
… une cité réputée pour sa beauté, l'harmonie de son architecture, les ruines de ses temples incas … dont les pierres ont été utilisées pour construire les monastères des premières congrégations religieuses arrivées avec les conquistadors.
Le temple de San Domingo a même été construit sur l'emplacement du temple du soleil. Un sacrilège pour les Incas ! Une façon pour les espagnols de montrer leur domination.
… des quartiers charmants aux maisons regroupées autour d'une église, aux ruelles pentues qui accèdent à des points de vue sur le cœur de ville et les collines environnantes.
… point de départ pour accéder à la “vallée sacrée” et au mythique Machu-Pichu...
Mais au-delà de ses musées, de ses ruelles antiques et de ses marchés artisanaux, Cusco est aussi une ville à vivre.
… ce fut aussi et surtout le “centre du monde” pour les Incas. Mais pas que. Cela reste d'actualité, plus que jamais. On dit que le centre énergétique de la terre, qui se trouvait dans l'Himalaya entre le Tibet et le Népal, se serait déplacé dans les Andes, et plus précisément au Pérou. Ce phénomène serait du au déplacement de la terre sur son axe... un phénomène géologique qui appelle des croyances mystiques.
En conséquence, des chamans indiens d'Inde se déplacent eux aussi vers l'est pour se rapprocher de ce centre énergétique. Des pratiques hindouistes viennent se mêler aux pratiques chamaniques indigènes andines.
Le solstice du 21 décembre 2012 correspondrait à une fin de cycle (certains parlent déjà de « fin du monde »).
Ainsi, cette date sera un grand rendez-vous pour tous les mystiques du monde qui pourront faire le déplacement... cette fin d'année sera particulière dans les Andes et dans toute l'Amérique Latine, notamment sur les sites des temples Mayas et Incas.
Ouvrons l'œil, il va se passer des choses en cette fin d'année 2012 !...