Impressions de Koudougou

Publié le par terre-de-femmes.over-blog.com

"Yee bé ogo", Bonjour, « Bonne arrivée ! »Koudougou--7---Small-.JPG

 

Pour les voyageurs comme moi qui n'ont pas le sens de l'orientation, Koudougou est la ville rêvée ! 2 avenues goudronnées qui partent en Y de la route venant de Ouaga, une 3ème avenue goudronnée à l'autre bout de la ville qui fait un triangle avec les 2 autres, le centre ville au milieu, avec le grand marché que l'on ne peut pas manquer, d'où que l'on vienne. Et tous les quartiers avec des rues en lignes droites, formant des parallèles et des perpendiculaires. Ouaga est construite sur le même modèle de quadrillage bien régulier. Je trouve cette géométrie parfaite assez incongrue par rapport à l'image que l'on peut se faire de l'Afrique, disons un peu « désordonnée ».

Si les avenues et les rues en latérites sont larges et spacieuses, ce qui est assez agréable pour s'y promener, elles sont salies et enlaidies par ces satanés sacs en plastique noirs et bleus qui jonchent le sol, s'étalent partout, que l'Harmattan, lorsqu'il se lève, fait vire-voleter dans tous les sens, quand ils n'ont pas été boulottés par les chèvres et les cochons. Il y a plus esthétique qu'un ballet dans les airs de sacs en plastique ! Non, ce n'est pas la meilleure chose que la modernité ait apporté à l'Afrique.

Les animaux, chèvres, cochons, poules, pintades, divaguent en toute liberté, en ville comme à la campagne. Et ils dévorent tout ce qu'ils trouvent sur leur passage, aussi bien les restes alimentaires que le plastique, qui finit par leur perforer l'estomac...

  

Koudougou--18---Small-.JPGKoudougou, pourtant 3ème ville du Burkina, est une bourgade très tranquille, qui change de l'activité incessante ouagalaise. Il y aurait près de 90 000 habitants aujourd'hui, ça ne paraît pas mais la ville est en effet très étendue. Mis à part au centre ville, les quartiers sont un peu morts, on n'y trouve ni passants ni commerces, mais la vie se passe certainement à l'intérieur des cours, cachées derrière ces grands murs rouges qui bordent les rues.

 

Lorsque je suis arrivée, je me suis sentie observée. Les gens ne me disaient pas bonjour spontanément, mise à part les enfants que les blancs amusent ... ou effraient. Cette attitude m'a étonnée par rapport aux contacts faciles vécus au village de Kouli. Il faut dire que le contexte n'est pas le même.

Petit à petit, j'ai l'impression que les gens du quartier se sont habitués à moi, ils m'interpellent. J'emprunte la même rue pour aller au marché, si bien que je suis enfin repérée. Tout le monde sait où loge la « nassara », c'est sûr.   

Je suis accueillie par un artiste peintre – musicien, Anol, un camerounais. C'est une bonne entrée en matière. Anol est autodidacte mais a un vrai talent, un style à lui. Il n'a fallu que quelques jours pour que nous nous lancions dans une discussion philosophique sur le présent et l'avenir de l'Afrique et des africains, leurs relations avec la France, ceci autour d'un excellent yaourt, dans un maquis, en compagnie d'autres clients  qui ont très vite participé à la discussion. Car les burkinabè aiment « discuter », et ironiser sur eux-mêmes aussi : ici, le proverbe « chacun  pour soi Dieu pour tous », devient, de manière plus appropriée, « chacun s'assoie, Dieu le pousse »...

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Publié dans Chroniques Afrique

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F
<br /> bonjour Sabine, ici Flo et Gilles rencontrés en janvier au Zinzoline à Avignon ! Nous suivons ton périple. On rêve de repartir alors merci pour ce voyage via ce blog. Ca commence haut et fort.<br /> Bravo. Flo et Gilles<br /> <br /> <br />
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