Impressions de Dakar
Sénégal, mai 2011.
Le voyage en bus entre Bamako et Dakar est éprouvant : 30 heures dans un bus non climatisé (sachant qu'il fait plus de 40° au Mali en cette saison) et sièges non inclinables, un nombre incalculable de contrôles de police et de douane, notamment du côté Sénégalais (avec bien sûr un petit billet glissé systématiquement dans les mains du policier ou du douanier – ça fait partie des coutumes et ça n'étonne plus personne, malheureusement), et bien que « nationale », une route complètement défoncée sur certains tronçons. Nous arrivons sales et engourdis, fatigués … mais contents ! Il faut être téméraire, ou pauvre, pour effectuer le voyage dans ces conditions ! A noter que j'étais la seule blanche dans le bus...
Le paysage est néanmoins très beau entre Kayes et la frontière : on longe des forêts de baobabs.
Changement radical que cette arrivée à Dakar. La ville ne ressemble en rien aux capitales du Mali et du Burkina. D'abord, la proximité de la mer apporte un petit vent permanent. L'air est frais, avec une température idéale (autour de 25°). J'ai même froid après avoir passé plusieurs mois dans la grande chaleur des pays voisins !
Ensuite, l'architecture est complètement différente : la concentration de la population oblige à construire des immeubles en hauteur. De nouveaux quartiers résidentiels fleurissent, là où n'existait que des terrains sablonneux.
Dans les petites rues non bitumées, la latérite rouge, qui caractérise tant le Burkina que le Mali, laisse la place au sable jaune.
Les nouvelles habitations sont colorées, mais la dominante blanche des crépis, notamment au centre ville, donne à Dakar un petit air de ville côtière d'Afrique du Nord. Dès mon arrivée, j'ai eu l'impression de me retrouver à Rabat.
La lumière est éblouissante, le ciel est blanc. Vus d'en haut, les toits du quartier où je réside me font penser aux tableaux du peintre Nicolas de Staël. Ce paysage urbain l'aurait sans doute inspiré.
En ville, on retrouve l'architecture coloniale française, avec des maisons à balcons stylisés. Certains bâtiments ont été très bien conservés, comme celui du gouvernorat.
Les voitures et la pollution rendent la visite peu agréable. Malgré tout, le quartier du marché Kermel est assez intéressant.
Après avoir arpenté les rues et les avenues bruyantes, il est bon de descendre vers la corniche, se poser sur une petite plage au pied de l'imposant palais présidentiel, et respirer l'air de la mer en regardant l'horizon... avant de se replonger dans la cohue et de s'entasser dans des transports en communs d'un autre âge ...
