Les arbres
Je trouve les arbres de la brousse particulièrement beaux. Les essences sont nombreuses, ce qui donne une grande diversité végétale dans cette brousse qui s'étend à perte de vue, sur un terrain désespérément plat. Ils déploient leurs branches d'une manière qui pourrait paraître pour certains anarchique, car leurs formes sont étranges, asymétriques, mais cela leur donne un charme poétique.
C'est parfois l'œuvre de l'homme : pour la coupe du bois de chauffage, on scie les branches d'un seul côté de l'arbre, sans se soucier de son esthétique. Les arbres ainsi amputés continuent leur croissance de manière déséquilibrée, comme s'ils étaient hémiplégiques.
Le majestueux Baobab, lui, est souvent considéré comme sacré. Il sauve ainsi ses branches de la coupe. Ses fruits sont très appréciés. On les utilise pour la "sauce".
Anol s'amuse de me voir en admiration devant cette nature qui ne l'étonne pas puisqu'il la connaît depuis toujours. En revanche, lui admire nos forêts bien ordonnées, avec les arbres tous parfaitement alignés.
Il trouve l'explication toute simple qui me fait aimer les arbres d'ici et leurs branches majestueusement tordues et épanouies : « c'est parce qu'ils sont libres ! »